Lors de certains grands évènements, la fantasia figure en bonne place. Bien qu’on le connaisse à travers le magnifique ballet qu’offrent les cavaliers, cette discipline tire ses origines de conflits armés.
Qu’ils sont beaux ces chevaux ! Avec leurs décorations aux couleurs chaudes. Du rouge. De l’orange. Du jaune. Des teintes qui attirent le regard. Sans oublier les cavaliers. Vêtus de leurs plus belles gandouras. Ces grands boubous qui leur donnent une allure majestueuse. Certains d’entre eux ont à la main des lances ou des sabres. Daïhirou Yaya, notre personne ressource dans le cadre de ce reportage, nous explique qu’ils sont quelques-uns à maîtriser cet art équestre, arme au poing.
«Vous savez, la Fantasia est un simulacre de combat. Et durant le combat, on ne fait jamais attention à celui qui est à côté. Et pour éviter un drame, on ne remet pas les armes à tout le monde. Il faut de la maîtrise et surtout de l’expérience. C’est un peu du m’as-tu vu, vous savez», conclue-t-il en riant. La fantaisia est un héritage de conquêtes faites par les Peuls. Mais on la retrouve dans d’autres cultures comme dans certains pays de l’Afrique de l’Ouest et dans tout le Maghreb.
Avec la sédentarisation et l’absence de conflits, on a gardé cette tradition pour le divertissement. En quoi consiste cet art équestre ? Deux mouvements sont utilisés. Une charge rapide et une retraite subite. Les chevaux foncent, les attaques sont regroupées. Un véritable ballet. De quoi donner le tournis aux spectateurs. Sur le plan pratique, les positions au sein du groupe sont importantes. Les moins expérimentés sont au milieu, se faisant diriger par les plus expérimentés.
C’est rare, mais les femmes peuvent aussi monter à cheval lors des fantasias. Auparavant pratiqué lors des grandes fêtes religieuses uniquement (fin du mois de ramadan et de la tabaski), la fantasia revêt désormais un aspect touristique. On la présente lors des grands évènements comme l’intronisation d’un chef, du baptême d’un garçon au sein des grandes familles, ou d’évènements culturels.