Le Prince Albert félicitant le champion, la Princesse Charlène remettant sa médaille au 3è, le champion célébré par un bain de champagne… ça c’est que vous montrent les caméras des chaînes de télévision. Mais, il y a un bel envers du décor. Un décor où stars et petites gens profitent pleinement des avantages de l’événement. La marie met le paquet pour vendre l’image de marque de la ville. Un modèle qui inspire. Luxe et démesure se conjuguent au présent. Votre magazine, accrédité au GP de Monaco du 24 au 27 mai dernier, vous dévoile les croustillants de cette 76è édition remportée par l’Australien Daniel Ricciardo.
Sur votre petit écran, aucune fausse note. Rien de disgracieux n’est servi à votre regard. Tout est parfaitement maîtrisé. Le public est bien logé dans les tribunes. Le couple princier et sa suite sont à l’aise dans leur loge décorée avec beaucoup de goût dans un esprit design industriel, très épuré. Les routes de Monte Carlo, ultra «brandinées », accueillent les meilleurs des écuries mondiales.
Une grande effervescence s’empare de la ville de Monte Carlo et du Rocher tout entier. Le Grand prix de Formule 1 est l’un des événements majeurs de la Principauté. A lui seul, il donne un rayonnement international à Monaco. Monaco, qui en profite pour vendre son art de vivre, son savoir-faire. Ici, tout rime avec prestige, élégance, valeurs. Un modèle que l’on peut bien transposer chez nous.
Des quatre coins du monde, touristes et médias accourent. La ville d’environ 37.500 habitants (chiffres de l’institut monégasque de la statistique et des études économiques du 22 février 2018) voit son nombre de résidents multiplier par quatre. Pas toujours facile de se trouver une place dans les hôtels de luxe. Les habitants, dans un élan de générosité, mais aussi avec un sens poussé des affaires, louent leur appartement. trouver une place de parking casse-tête chinois. Il faut faire la queue pour acheter son billet de train. Tant pis, si vous avez une urgence. La sécurité est très stricte. A moins qu’il ne s’agisse d’un cas de maladie…
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Avec les routes barrées, prière d’exploiter vos pieds pour rejoindre un point situé à 30m. Ne pensez pas que c’est si simple. Vous prendrez 25mn pour le rallier, après maints détours par d’autres rues. Et c’est pendant cette petite escapade forcée que nous découvrons l’autre face du GP. Les billets d’accès aux tribunes officielles étant chers (à partir de 70euros environ 46.000Fcfa), les populations moins nanties se débrouillent, à qui mieux mieux, pour ne rien rater de la course.
Sur les ponts, les toits et balcons des immeubles, elles vivent l’événement. Pendant que les moteurs des bolides lancés à 200 à l’heure vrombissent dans l’atmosphère, elles y vont de leurs commentaires animés, assises sur des escaliers, parfois. Tout près, d’autres ont eu la brillante idée de vendre des gadgets de la course aux effigies de la ville. Casquettes, polos, bracelets, voitures miniatures, t-shirts échouent dans des goodies bags des touristes.
Les grands hôtels et boîtes branchées ont flairé la bonne affaire. Ils proposent aux Vips et autres invités de prestige de vivre l’événement sur leur terrasse. Nous irons au Nikki Beach du Fairmont Monte Carlo. Ici, on se croirait à Ibiza. Fun, farniente, networking s’associent pour des instants détonants. Le champagne coule à flots. La musique est servie par l’un des les plus recherchés de la Côte d’Azur. Le chanteur Akram, tunisien d’origine, ami du bassiste camerounais Armand Sabal Lecco, met le show. L’homme prend le risque de se percher sur les poteaux, au grand délire du public sélect.
Les danseuses en combishort aux couleurs du GP, agrémentent la fiesta. Et lorsqu’au bout de deux heures, Daniel Ricciardo, favori ici, gagne la course, c’est l’euphorie. Plongeons dans la piscine, bains de champagne, cris, échanges de baisers fougueux…les célébrités se lâchent. L’ambiance est quasi identique sur les yachts amarrés au Port Hercule. Là aussi, il y a les stars au mètre carré.
Nous ferons un tour au Antisan, où une vente aux enchères caritative avec des objets laissés par Nelson Mandela, a lieu. Pendant que les lumières s’éteignent sur Monte Carlo, célébrant ses héros, nous reprenons la route de la Croisette. En rêvant que nos événements locaux participent autant à l’économie et au rayonnement de notre pays.
