AU COEUR DES SYMBOLES

Ils sont bâtis au sein des chefferies traditionnelles dans certaines localités du pays. La région de l’Ouest est celle où l’on compte le plus grand nombre. Les musées s’imposent à la fois comme marque de la diversité culturelle et cultuelle de ces groupements. Ils sont également la face visible du riche patrimoine des communautés.

Classé dans le patrimoine de l’Unesco, le Palais des rois Bamoun est le principal site qui attire les touristes dans la région de l’Ouest. Il regorge en son sein l’ancien musée des Rois Bamoun. Les données de la délégation régionale du Tourisme et des Loisirs de l’Ouest précisent aussi que depuis son inauguration (fin 2017), le nouveau musée des Rois et des peuples Bamoun est en train de ravir progressivement la vedette à cette bâtisse ancestrale réalisée par le 17e souverain de la dynastie fondée par Ncharé Yen, le célèbre roi Njoya, de 1913 à 1917.

Ce musée imposant, moderne et futuriste, dessiné et construit par l’architecte Issofou Mbouo - mbouo de mai 2013 à novembre 2017, a pour maître d’ouvrage le sultan roi Ibrahim Mbombo Njoya. Son architecture à la fois symbolique et identitaire, fait ressortir le serpent à deux têtes, la mygale araignée, le gong à double cloche, qui expriment la puissance et la sagesse du peuple Bamoun. Si l’ancien musée n’avait qu’une contenance de 10 000 objets, celui-ci, plus spacieux et plus moderne avec ses multiples options, peut contenir le double. Les deux musées ont en commun le fait d’être bâtis au coeur du Palais Bamoun.

Ce qui est commode dans l’ensemble de la région de l’Ouest Cameroun. A l’autre versant du fleuve Noun, c’est à l’entrée des principales chefferies des groupements Bamilékés que sont construits et meublés les musées. L’origine d’après le chef Bamendjou, Jean Rameau Sokoundjou, découle du fait qu’en zone GrassFields, les chefferies sont les espaces publics sécurisés. Elles appartiennent à la communauté et le chef n’est que le gardien. C’est ainsi que dans ces chefferies, on retrouve des cases d’hôtes pour abriter les étrangers et les personnes sinistrées, au même titre que des cases spéciales où, guerriers du royaume, chasseurs, artisans, guérisseurs traditionnels et autres savants, viennent garder ou exposer leurs trophées et oeuvres.

A force d’attirer les curieux, qui venaient découvrir ces merveilles, ces cases spéciales ont d’abord pris le nom de cases patrimoniales. Les expatriés ont précisé qu’il s’agissait des musées. Le plus ancien étant le musée du sultanat de Foumban. Selon Jean Rameau Sokoundjou, «c’est après l’indépendance que les villages sinistrés ont commencé à bien reconstituer ces richesses en un seul espace au coeur de la chefferie. Avant, on les entreposait dans plusieurs salles à la chefferie et chez certains serviteurs du chef, selon les particularités mystiques et symboliques de ces richesses».

Les gardiens de la tradition s’activent à apporter un brin de modernité à ces musées des chefferies, afin d’en faire des espaces de tourisme et, par conséquent, d’attraits de devises.


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