Dans plusieurs familles Batanga, le «Ndjengou» est considéré comme un esprit qui protège contre tout acte de sorcellerie.
Le phénomène des «Mami Wata» à Kribi n’est plus un mystère. Les histoires de cette belle dame aux longs cheveux se racontent dans tous les coins de rue. Si pour certains habitants de la cité balnéaire, les récits sont imaginaires, pour d’autres, tout est réel. «Ndjengou», sirène, fée, «Mami Wata» serait un esprit puissant d’une beauté indéfinie qui vit dans l’eau. Mais, de temps en temps, cet esprit sort de l’eau et prend une forme humaine et vient vivre avec des personnes naturelles.
D’après les témoignages recueillis auprès des habitants de Kribi, nul ne résiste à son charme. L’esprit devient un très bel homme devant une femme ordinaire et une très jolie femme devant un homme normal. Femme comme homme, ces esprits de l’eau seraient toujours prêts à servir quand ils sont encore dans la phase de séduction. Il se raconte qu’ils vous proposent même ce qui vous est impossible.
ESPRITS POSITIFS
La ville de Kribi est habitée par les Batanga et les Mabéa. Ces deux tribus côtoient très bien les esprits de l’eau. Selon certains notables, les «Mami Wata» ne sont pas de mauvaises personnes. «Ce sont des personnes très aimables. Elles aiment la vérité et l’humilité», témoigne un jeune homme. Dans plusieurs familles Batanga, le «Ndjengou» est un esprit qui protège la famille contre tout acte de sorcellerie. «Aucun membre d’une famille détentrice d’une sirène ne peut mourir des suites d’un accident de la circulation, de noyade ou d’incendie», a-t-on appris. Les notables racontent également que la «Mami Wata» est une très bonne épouse bien qu’elle soit hyper jalouse. Celui qui a pour femme une fée, ne doit pas entretenir des rapports sexuels avec d’autres femmes. A certains maris, on interdit même les causeries avec des femmes qui ne sont pas de la famille.
UN PEU DE BASTONNADE AU CAS OÙ…
Nicolas.Z n’a jamais oublié sa nuit du 15 avril 2018. L’homme, nouvellement affecté dans une entreprise basée à Kribi, avait rencontré une jeune dame dans l’une des plages de la cité. Il était 18h30. D’après le récit de Nicolas, tout est allé très vite. Dans la chambre de l’homme, la fille lui avait donné certaines conditions parmi lesquelles ne pas tapoter ses épaules. Mais le garçon avait ignoré cette consigne. Quelques secondes plus tard, il a été bien rossé par la fille.
Ce phénomène de bastonnade des hommes par des jeunes filles à Kribi est bien récurrent. Et les initiés vous diront que c’est l’esprit qui habite la fille qui agit. Il est aussi recommandé aux étrangers qui débarquent à Kribi de ne jamais ramasser un bijou ou une pièce d’argent au bord de la mer ou à côté d’un cours d’eau. Ce serait le début d’une longue histoire, qui peut avoir une fin tragique.