Sur le sentier menant à ses plantations, Germain, au crépuscule de la trentaine, a des larmes aux yeux. L’homme a appris, il y a quelques jours, le mariage de Sandrine. Les deux étaient tombés amoureux quand ils étaient encore élèves au collège du village voisin. Leur histoire d’amour se raconte dans la contrée par tout le monde. Pour ceux qui sont morts, il y a 10 ans, ils ne peuvent jamais imaginer que Germain et Sandrine font désormais chambre à part et que leurs regards ne se croisent plus. Les deux tourtereaux se sont séparés parce que la tante de Germain lui avait fait des révélations.
«Tu ne porteras jamais dans tes bras un bébé dont Sandrine sera la mère», lui avait-elle martelé. Le garçon obéissant à ses parents, avait mis fin à la relation. Dans leurs causeries amicales, ils s’étaient promis de s’unir pour le meilleur et pour le pire jusqu’à ce que la mort les sépare. Hélas ! A la place de la mort, la tante de Germain les a séparés bien avant leur union officielle. La dame, aujourd’hui mariée, est mère de deux enfants. Quant à Germain, il est à son sixième concubinage sans sa propre progéniture à sa charge. Parents, amis et autres connaissances viennent souvent influencer le destin des autres.
Anatole, depuis son bas âge, voulait être pilote. Pour son papa, le métier était trop risquant. Il orienta alors son fils à la menuiserie. Devenu menuisier au forceps, Anatole n’a jamais été heureux de ses réalisations. Gardé à vue pour un travail mal fait, il a fondu en larmes devant le commandant de brigade lui avouant qu’il n’est pas menuisier par amour. Anatole, n’étant pas pilote, connaît presque tout de l’aviation.
Dans son téléphone mobile, il a installé des applications telles que Flightradar24 et Radar avion. Des applications qui lui permettent de savoir où vont les avions qui passent au-dessus de lui et de quelle compagnie appartiennent-ils. On finit donc par accepter que le tueur de rêves, c’est celui qui dit impossible lorsque vous lui expliquez votre projet. C’est celui qui veut tellement vous protéger qu’il vous emprisonne dans la routine. Le problème, c’est qu’à trop les écouter, une partie de nous meurt avec chaque rêve qu’ils tuent.