MANNEQUIN INTERNATIONAL DANS LA COUR DES GRANDES

Crâne rasé, une allure de félin, un port de tête majestueux. Un long cou à la Karl Lagerfeld, Marie-Noëlle Graobe a la bonne silhouette. Celle que les agences en quête d’atypique recherchent. Et elle n’a pas tardé à «taper dans l’oeil» des plus illustres : Blare Model Management. Depuis janvier dernier, la jeune femme originaire de l’Extrême- Nord a rejoint l’Espagne, son nouveau port professionnel pour un contrat de trois ans. A la suite de Valérie Ayena, qui a signé chez City Models à Paris, Graobe entre dans l’histoire du mannequinat camerounais comme référence à l’international.

Il y a bien longtemps que les férus de mode espéraient que ça bouge. Que des mannequins camerounais écument les grands plateaux internationaux. Après la génération des Imane Ayissi, un vent de désillusion a soufflé sur le mannequinat came - rounais. Seuls quelques téméraires réussissaient à décrocher un contrat en Afrique. La Côte d’Ivoire, le Niger et l’Afrique du Sud étaient les principales destinations de nos ambassadeurs de la mode. Puis, vint une génération 2010 très ambitieuse. Une cuvée qui ne voulait pas jouer les seconds rôles et dont le but était de démontrer que les mannequins camerounais sont les meilleurs en Afrique.

Par conséquent, il n’était pas concevable que les plateaux européens leurs soient fermés. Dans cette équipée composée «d’amazones», il y avait Amanda Ephatel, Valerie Ayena et Marie-Noëlle Graobe. Les deux premières ont déposé leurs valises dans la capitale mondiale de la mode. La troisième a pris résidence à Barcelone (Espagne). Elle en est fière. «Je suis très heureuse, parce que c’est le résultat de plusieurs années d’intense travail. Toutefois, je continue à travailler pour aller encore plus loin», indique-t-elle.

ET POURTANT…

Rien n’a été facile pour la native de Doukoula. Le stress, la peur, le doute, la mauvaise foi, le chantage ont jalonné son parcours. Bientôt trentenaire, la jeune femme se rappelle ces moments d’angoisse : «Au début, je ne savais pas si ce que je faisais était bien ou pas. J’appréhendais tout. Mais lorsque j’ai vu les résultats, j’étais très heureuse». Motivée, elle oubliera le mécontentement de sa soeur aînée qui a pris le relaide son éducation. Marie-Noëlle sera même punie. Dormir sous le froid ne l’a pas empêchée d’abandonner. Chaque obstacle était un élément de conviction qu’elle tenait le bon bout. «Tout au long de mon parcours, tout n’a pas été rose. Il y a eu la famille qui ne voulait pas que je fasse carrière dans ce métier. J’ai préservé et aujourd’hui, les miens sont fiers de moi. Ensuite, il y a eu des problèmes dans le milieu. Des contrats non respectés et d’autres écueils», confie-t-elle.

TOUJOURS LE POING LEVÉ

Pendant plusieurs années, Marie-Noëlle Graobe fonctionnera en freelance. Se perfectionnant au fil des castings, elle participera à des concours de beauté tels Miss Beach, Miss Prestige Cameroun. A chacun de ces événements, le public est séduit par son authenticité. Un teint ébène dans un monde où la dépigmentation a fait son lit, des cheveux coupés courts, une démarche d’une élégante nonchalance et ce sourire, laissant entrevoir une dentition d’une belle blancheur, ont fini de conquérir des coeurs. Ses jambes interminables et son allure à la Grace Jones feront le reste. A elle désormais les grands plateaux nationaux : KWalk, Annual Show. Elle fera une belle prestation dans le télé-crochet «Camer - oon Top Model». L’Afrique du Sud lui ouvrira ses portes. Elle posera pour de magazines de référence comme «Elle». Fan de mode, de cinéma et de musique, Marie-Noëlle Graobe sait que tout est possible à celui qui croit.

A la force du travail, de l’effort, de l’abnégation, la fille de couturière prouve que le «rêve camerounais » existe. «Le seul secret, c’est le travail. Il faut avoir la foi et mettre Dieu au centre de tout », conseille cette mère d’un garçon. Son fils, sa grande force. Elle se bat pour lui léguer des valeurs, des sources de fierté. Même si aujourd’hui la distance qui les sépare est énorme, leurs âmes restent en contact. En Espagne, elle a déjà imprimé ses marques en moins d’un mois (shootings à Dubaï, Zanzibar). Elle compte y laisser une empreinte indélébile et crier au monde que «Kamer can do it ».


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