Sauf (peut-être) extraordinaire : il en faut, des exceptions, pour confirmer la règle. Sinon, quelle femme, quel homme n’en rêve pas, n’y aspire pas ? Même de façon inconsciente. Car, ce rêve-aspiration, s’inscrit dans l’humain. l’humain, dans ce qu’il a d’intrinsèque. intrinsèque, immanent. Permanent, constant. Constant, au-delà des époques. Au-delà des races. Au-delà des religions. Au-delà des conditions, sociales notamment. Mythes, mythologies, à travers les civilisations et les âges, lui accordent une place de premier ordre. Place primordiale, place fondamentale. Qu’elle se retrouve par conséquent au coeur de la création artistique, poétique, quoi d’étonnant à cela ? l’Art rendant l’impossible possible.
Bousculant les conventions. réécrivant les codes. Se gaussant, se moquant des préventions. vous avez dit «ANTi-DESTiN », cousinant avec iMMOrTAliTE ? Oui, l’Art, un anti-destin, brisant tous carcans. Tous jougs. Toutes entraves, puisqu’essentiellement, il est liBErTE. liberté, comme celle exprimée, par cette hirondelle volant à tire-d’aile, dans un magnifique ciel bleu azur. voguant. Planant. Défiant l’apesanteur. la lourdeur. libre, légère. A la fois du léger, du «lourd», comme un chorus, un solo du géant et…immortel BirD. BirD, c’est-à-dire Charlie Parker (1920-1955) dont les lumineux solos de saxophone alto, ne sont pas sans rappeler de lumineuses symphonies, d’oiseaux en goguette.
Ses oeuvres, à l’instar de celles des Satchmo (louis Armstrong 1901-1971), Duke Ellington, (1899-1914) John Coltrane (1926-1967) et un tas d’autres monstres sacrés, semblent narguer lE TEMPS ! Se projetant dans l’insondable immensité et de l’Eternité, et du Cosmos. Bienvenue dans les prairies du…jazz ! Tour à tour «blue», ensoleillées. Sombres, rayonnantes. «Cool», «Hard». Dépouillées, somptueuses. Apaisées, déchainées. Au commencement était ce cri de liberté. liberté se confondant avec dignité des Nègres, échoués dans les Amériques, du fait de la Traite Négrière. Sans celle-ci, probablement n’existerait pas cette musique née aux Etats- Unis, pendant la période d’une ségrégation raciale triomphante.
Triomphante, et même triomphale… En ce mois d’avril, dédié au jazz et le célébrant, le Dossier de votre magazine brode sur une musique, considérée comme hermétique. Hermétique, inaudible par beaucoup, beaucoup de Kamers. Du coup, NYANGA s’interroge : en 2019, est-ce que «ça jazz», dans le très cher et beau pays des Kamers ? Question à la réponse d’avance comme ? Pas tant évident que cela… Cette édition de NYANGA vous propose du reste un menu, d’une rare délicatesse. Délicatesse, sur fond de variété et de «percussion» des contenus. Des morceaux de bonheur…