Elle fait partie de la jeune génération des chanteuses acoustiques. La choriste du groupe Macase s’est lancée aussi dans une carrière solo. Si aujourd’hui, tout semble lui sourire, elle a traversé des monts et des vallées pour y parvenir. Pas évident de jongler entre l’école et sa passion, des fois. Pourtant, c’est ce qu’a réussi à faire Ruth Christiane Sandrine Nnanga Bekono, de son nom de jeune fille. Partie pour embrasser un métier du marketing, elle parvient à orienter ses études vers le domaine musical et convaincre ainsi ses parents jusqu’ici réticents à la laisser lancer véritablement sa carrière en tant que chanteuse. Mais ce ne sera pas la seule pomme de discorde...
«J’étais la petite fille qu’on chassait chaque fois à la chorale, parce que je chantais super fort et faux», relate aujourd’hui avec le sourire Sandrine Nnanga. Il faut dire que ce souvenir est bien loin désormais, la future maman que nous recevons dans nos locaux ce 4 décembre 2019, en a fait du chemin. Dans son joli «kaba», elle rayonne tout comme sa carrière, qui monte en puissance. Rien ne la prédestinait à faire du chemin dans la musique.
En plus d’une voix qui ne semblait pas satisfaire, il y avait le vétoparental. «A l’époque, mes parents ne considéraient pas le métier de chanteur. C’est d’ailleurs ce qui mettra un frein aux envies de mes grands frères», explique Sandrine. C’est auprès de ceux-ci et de ses cousines, qu’elle fera ses classes de musique. «J’ai eu une enfance très joviale. Notre maison était toujours pleine et très animée.
Mes grands frères (Guy, Justin, Marc et Victor) faisaient de la musique et étant la petite dernière, j’étais avec eux tout le temps. Ils travaillaient très souvent avec mes cousines, c’est de là qu’est née ma passion». Avec eux, elle rentre dans la chorale «Choeur mezanique» de la paroisse Mendong qu’ils vont créer, et auprès de l’une de ses cousines, elle peaufine sa voix.
NOUVEL UNIVERS
Mais les exigences parentales continuent de planer, il faut aller à l’école. La musique devient alors une activité secondaire. Si elle intègre l’orchestre du collège de la Retraite et en devient même présidente, elle reste assidue et concentrée à l’essentiel. Alors qu’elle envisage de devenir médecin ou architecte, elle choisit de suivre un cursus scientifique pour s’y préparer. Son baccalauréat C en poche, elle finit plutôt par s’orienter en comptabilité et gestion des entreprises. Parallèlement sa passion et son talent évidents, lui permettre d’intégrer en 2012 le groupe Macase en tant que choriste. «C’est ma rencontre avec Paul Serge Maboma du groupe Macase, qui me fait comprendre que je peux faire de la musique une activité, qui pourrait me permettre de subvenir à mes besoins. D’ailleurs avec les explications de Serge, mon père a fini par comprendre qu’il y a aussi du sain dans le monde musical. Contrairement à tout ce qui se raconte. Mes parents acceptent que j’intègre donc le groupe, mais toujours avec en fond la volonté que je poursuive mes études.»
QUAND L’INTELLECT RENCONTRE LA PASSION
Les voyages s’enchainent alors pour la choriste. Elle entre directement «par la grande porte», comme elle aime si bien le dire et accompagne dès les premiers voyages des artistes de renom tels que Manu Dibango et San Fan Thomas. «Les débuts étaient lourds, car, j’ai commencé à travailler avec les grands. Pour une personne qui avait encore les épaules frêles, c’était un très gros challenge à relever».
Ce ne sera pas le seul. Il faut aussi assurer les études. Et pour une personne toujours en déplacement, c’était une autre paire de manches. «Je voyageais beaucoup. C’est l’une des raisons pour lesquelles, on ne pensait pas que j’obtiendrais mon brevet de technicien supérieur (Bts). J’avais toujours des cours en retard. Heureusement, j’avais une camarade qui m’a tellement portée dans son coeur, qu’elle m’épaulait.
Elle photocopiait les cours pour moi et me les expliquait, quand cela était nécessaire. Il a fallu que je travaille doublement pour me remettre à niveau.» En 2014, elle obtient sa licence en marketing et management opérationnel. Pour donner vie à ses projets, elle oriente ses travaux autour des produits culturels. «C’était l’un des sujets que les membres de mon jury n’avaient jamais vu. Le fait que j’oriente mes travaux scolaires vers ma passion a rendu mes parents fiers. C’est d’ailleurs ce qui va leurs permettre d’accepter définitivement que je fasse carrière dans la musique. Ceci en plus de l’appui de mes grands frères.» L’AMOUR AU RENDEZVOUS Plus rien n’arrête donc la jeune fille.
Elle s’épanouit dans ce qu’elle fait et elle décide de lancer sa carrière solo. Le 1er avril 2018, le titre «Mulema» est rendu public. En septembre, ce sera au tour de sa reprise avec Ben Decca : «Osi dimbea». Si elle a déjà une petite «fan base», cette chanson lui permet d’avoir encore plus de fans. Alors qu’elle gagne en notoriété et décide de se mettre encore plus au travail. Elle croise sur le terrain le grand amour : Adah Akenji. Le célèbre bassiste, réalisateur, arrangeur-producteur tombe sous le charme de la belle Sandrine, alors qu’il travaille sur le projet de son single «Ma’a».
C’est le coup de foudre entre les deux. Après un premier rendez-vous à la veille de noël en 2018, tout va très vite s’enchainer. 4 mois après la sortie du single «Pour la vie», les amoureux convolent en justes noces en août 2019. «On ne perd pas le temps à la femme qu’on aime. Quand c’est le coup de foudre, ça l’est. On ne calcule pas ce genre de choses», déclare Sandrine avec les yeux brillants.
Un autre heureux évènement se profile déjà à l’horizon, tout comme la sortie de son premier album prévu pour mai 2020. Les fans sont déjà accros, la mayonnaise ne devrait alors avoir aucun mal à prendre. En attendant, elle envoûte encore de sa voix sur les scènes.