Couples : que le « meilleur » gagne !

Pour le meilleur et le pire. Une formule magnifique et pleine de sens pour traduire la dimension dévote et sacrificielle de l’amour partagé, qui passe au stade de l’engagement. A l’épreuve des faits, de nombreux couples l’auront constaté, sa prononciation est beaucoup plus facile que son application. Car le pire, qu’importe le seuil de tolérance, ça reste une affaire de curseur. Rester avec le mari devenu subitement désargenté et/ou au chômage quand on a été habitué à l’opulence, supporter les outrances verbales et physiques du conjoint abonné aux soirs d’ivresse, gérer les tempéraments acides d’une belle-famille aussi présente qu’oppressante, etc. Bien des situations ont souvent tôt fait de faire voler en éclats les déclarations romantiques enflammées des premiers jours de roucoulement.

Quand l’amour brûlant semble éternel et suffisamment solide pour résister à toutes les intempéries. La vérité est que beaucoup de tourtereaux ont leur propre vision, un brin idéelle, de ce à quoi renvoie « le pire ». Généralement moulée sur leur seuil de tolérance et ce qu’ils perçoivent comme les principaux défauts de leur partenaire sur la base de l’observation des premiers mois, cette vision est placée sur la balance des nombreux avantages et du « meilleur », que projette la relation en promesse. Deux jours de pluie pour cinq de beau temps, c’est jouable.

Et encore ! La pluie, quand on est deux, on a forcément moins froid, pense-t-on alors. Mais la réalité de la cohabitation, combinée aux gens et situations qui changent, ont vite fait de provoquer le désenchantement. Les plus fidèles à leur serment sacré peuvent alors choisir de s’accrocher en restant coûte que vaille, lorsque les autres rappellent habilement qu’ « il n’y a que les imbéciles qui ne changent d’avis » et préfèrent gambader vers d’autres prés où l’herbe est ou semble plus verte. Dans la catégorie des « pire » que l’on consent assez facilement à partager, se classe la maladie.

Il n’y a pas mieux en terme d’affichage, qu’un cas de maladie pour prouver son dévouement à sa tendre moitié. L’accompagner à l’hôpital en bousculant au passage médecins et infirmiers si leur diligence manque d’entrain, faire le tour des pharmacies pour satisfaire aux ordonnances, et bien sûr pendant le traitement et la convalescence, être aux petits soins et couvrir son malade chéri de toutes les attentions.

Evidemment, le fait de voir celui avec qui on partage sa vie en mauvais état est une épreuve dont le tableau ci-dessus brossé, ne nie nullement la douleur notamment affective et psychologique. Mais cette question de l’assistance si dévouée prend une autre dimension dès qu’il s’agit du « partage » de cette souffrance avec l’être aimé. Autrement dit, au-delà de se plier en quatre, est-on prêt à accepter par amour, au nom du meilleur et du pire, de partager la maladie de son compagnon ? Le débat qui a longtemps fait rage pour les IST et notamment le Vih Sida, refait surface avec force au moment où la Covid19, pandémie liée aux contacts et à la proximité, sévit avec tant d’acuité.

Dans les foyers des milliers de patients, chez nous comme ailleurs, la question s’est et se pose encore. Le mari atteint doit-il être abandonné par son épouse pour la préserver ? Ou au contraire doit-t-elle l’assister dans cette épreuve, au risque d’être contaminée elle aussi ? Sachant qu’à la différence des grippes ordinaires que de nombreux couples se sont parfois partagé sans grande conséquence, dans le cas d’espèce les conséquences peuvent être fatales.

En essayant de lui enlever le ton de la gravité, Nyanga a choisi de s’intéresser à ce dilemme, en évoquant dans son dossier de ce mois, ce à quoi pourrait ressembler la drague de ces vacances un peu spéciales du fait du contexte sanitaire. Les amours naissants étant souvent bien représentatifs des couples engagés d’après. Les jeunes sont par ailleurs particulièrement bien servis dans cette édition, pleine de clins d’oeil sympathiques et d’invités inspirants.


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