L’occasion était trop belle pour celui qui est le premier directeur général de l’UAR à vivre une CAN dans son pays étant en fonction, pour ne pas transformer cette opportunité en évènement spécial. Au-delà du mandat de l’institution comme représentant de la CAF pour la négociation des droits de retransmission sur le continent et des activités de monitoring qui y étaient liées, ce retour aux sources de Grégoire Ndjaka lui a aussi permis de donner plus de visibilité aux innombrables chantiers engagés depuis six ans qu’il trône à la tête de l’Union. L’ancien de la CRTV, qui se verrait bien se reconvertir dans l’agriculture ou comme enseignant de grec et latin à la fin de son mandat dans deux ans, en a profité pour feuilleter avec votre magazine, quelques épisodes de son parcours professionnel et personnel. De ses activités durant cette CAN, à ses projets en passant par son action à la tête de l’UAR, ce haut responsable international souvent entre deux avions et qui habituellement n’a que peu le temps de se poser, a accepté une parenthèse médiatique, comme souvent sans langue de bois. Séquences.
Nous sommes à quelques jours de la fin de la Can 2021, où l’UAR a quelque peu surpris en organisant une fan zone dans ses locaux de Yaoundé. Est-ce à dire que désormais, l’ambiance et les agapes seront inscrits dans le cahier des charges de l’Institution ?
La Coupe d’Afrique au Cameroun est particulière sur plusieurs plans. D’abord vous avez entendu parler des glissements. Jusqu’à la dernière minute nous étions dans l’incertitude. Et par conséquent la tenue de l’évènement en elle-même est déjà matière à célébrer. L’UAR n’est pas seulement cette structure qui forme des journalistes, qui s’occupe des échanges de programmes et bien d’autres ; mais il y a ce qu’on peut appeler aujourd’hui la responsabilité sociétale de l’entreprise. Il faudrait que les gens sachent que nous sommes là, que nous pouvons être utiles et que l’intérêt humain soit mis en exergue dans nos activités.
Jamais le Directeur Général de l’UAR n’a été en fonction et a vu la Coupe d’Afrique organisée dans son pays. Pour moi c’était une occasion sur le plan personnel. Je suis DG de l’UAR depuis 6 ans, j’ai le privilège, l’avantage, la grâce de voir la Can chez moi. Je ne pouvais pas faire comme si je n’étais pas Camerounais. Je l’ai demandé à mon conseil d’Administration, qui a accepté que nous puissions avoir notre fan zone. Nous avons le soutien de la structure Flutterwave.Tout ce que vous voyez ici, est le fruit de cette coopération.
En dehors de ce volet festif, parlez-nous justement, des activités plus en rapport avec votre mission, qui ont été menées durant cette Can…
Au Cameroun, il y a actuellement 5 démembrements de l’UAR. Nous avons une équipe à Yaoundé, à Douala, Limbé, Garoua et une équipe à Bafoussam. Mais en plus de notre équipe traditionnelle, nous avons recruté des jeunes Camerounais, ce qui rejoint notre vision de la responsabilité sociétale de l’entreprise. Ces derniers nous aident à traduire en actes, notre mission. Ici, nous nous occupons de l’encadrement de la plupart des chaînes de télévision, basées en Afrique au sud du Sahara, qui ont acheté des droits chez nous ; parce que nous vendons des droits pour le compte de la Caf. *
Nous avons l’obligation d’encadrer ceux qui ont acquis ces droits. Nous aidons dans le booking, les accréditations. Nous aidons même les journalistes à trouver un hôtel, nous sommes un relais entre les journalistes, nos membres et la structure qui organise et dirige : le Cocan. A côté de cela, nous luttons contre la piraterie de signal. Nous avons ici une cellule de veille, qui nous permet de voir les gens qui sont en train de faire du piratage. Nous avons des avocats et lorsque nous avons un problème à ce niveau, nous les actionnons. Jusqu’à aujourd’hui, nous enregistrons beaucoup de cas, ils sont très nombreux. Il y a même des pays qui se sont transformés en centres de piratage. Ils n’achètent pas de droit, mais diffusent des images, ils volent le signal. C’est une coupe d’Afrique qui nous laisse beaucoup de regrets. Quelques fois, cette piraterie va au-delà du continent africain. L’on dit que la Can n’est pas très intéressante, mais vous allez vous rendre compte qu’à l’extérieur, les gens piratent.
Face à ces actes de piratage, dont certains au niveau d’Etats, est-ce que l’UAR a les moyens d’agir ?
Nous avons la volonté. Nous coopérons avec d’autres structures telles que Canal plus. Nous essayons d’abord de les sensibiliser, d’attirer leur attention, de brouiller le signal. Par ailleurs, les chaînes de télévision qui existent et qui le font peuvent faire face à la justice. Nous avons des avocats qui sont spécialisés dans ce domaine. Mais, ce n’est pas notre objectif. Nous ne voulons pas nous mettre en position de bataille face aux Etats ou aux chaînes de télévision.
Nous optons plus pour le dialogue. Depuis que nous sommes à la tête de l’Union, il n’y a pas eu l’augmentation d’un seul dollar sur les droits. Nous en avons fait notre cheval de bataille. Aujourd’hui, nous avons réussi à stabiliser les prix. Nous avons même pu les baisser cette année. Il y a des pays qualifiés, qui payaient un montant il y a quelques années, mais qui cette année, payent beaucoup moins, grâce à l’action de l’UAR. C’est ça notre centre d’intérêt : faire en sorte que les montants deviennent plus accessibles. Mais malgré cela, la piraterie a continué à faires son bonhomme de chemin t il y en a qui en profite pour s’enrichir.